Le défi d’une génération.

Publié: 4 février 2011 dans Uncategorized

Il me plaît d’affirmer dès les premières lignes de cettte note que la valeur de l’Afrique reflétera celle de ses populations.

Il est plus que jamais nécessaire d’insister sur le rôle des filles et fils de ce continent dont l’histoire est atypique au vu de la traite négrière – 28 millions d’Africains déportés ( cf la revue L’Histoire n° 280) -, de la colonisation et de leurs séquelles (même si certains spécialistes (notamment Sylvie BRUNEL, professeur à l’université Paul-Valéry-Montpellier 3) répondent par la négation à la question: la traite a-t-elle fait le malheur de l’Afrique? Loin de solder les comptes de ce passé douloureux faute d’interlocuteur franc, nous, africains, héritiers présents de cette histoire, devons en tirer des leçons. « L’Afro-responsabilité n’est-elle pas la réponse à un appel émis d’Afrique? » Mon regard tourne vers la Tunisie.

Cette note est une maigre contribution à la réponse à cet appel.

En ce XXIème siècle, le pragmatisme forme la trame des idéologies. Comme dans beaucoup d’autres domaines, pour mieux comprendre les choses, il faut reconnaître qu’il ne suffit pas d’asséner des vérités, que les apparences voilent souvent une réalité complexe et que les décisions de bon sens sont prises en fonction du lieu et de l’époque. En l’espèce, le lieu c’est l’Afrique, avec ses atouts: richesses naturelles, cultures et solidarité, débrouillardise, démographie; et ses handicaps – défaillance des institutions publiques et privées, absence d’élites crédibles, fuite des cerveaux, dette publique, déséquilibre du commerce international. L’époque c’est le présent qui appelle un sursaut collectif, une prise de conscience généralisée sur l’urgence à trouver des solutions durables à la situation dramatique de certaines régions(Darfour, Côte d’Ivoire, Egypte…) ainsi qu’à la paupérisation de masse en Afrique.

L’intervention de la communauté internationale est certes, requise – depuis son rapport sur le développement dans le monde 1999-2000, la Banque mondiale reconnaît que les politiques de développement doivent répondre directement aux besoins des populations, ce qui est à l’opposé des Politiques d’Ajustements Structurels appliquées en Afrique dans les années 1980-1990 – mais charité bien ordonnée commençant par soi-même, « seule l’Afrique aidera l’Afrique ».

Le diagnostic de la situation économique, politique ou sociale est clair. Les responsabilités sont identifiées, alors passons à l’action pour apporter les solutions.

Cela peut se faire par étape comme l’exemple tunisien en atteste. Une société bien formée, politiquement mature et humainement responsable (d’autres diront ouverte), d’abord; l’expression de valeurs positives (exigence de respect de la dignité, de courage, du mieux être ensemble) ensuite; et enfin mise en place d’une nouvelle organisation prenant en compte les valeurs pré-citées. Ce sont là les traits de caractère de « l’Homme révolté » cher à Albert Camus. Ayons subitement « la force de dire non ».

Disons non aux dictateurs (toujours sanguinaires), aux monarques constitutionnels (dont celui du Sénégal), aux transmissions de pouvoir politique de père à fils (toujours à la mode en Afrique; que des fripouilles).

Par ailleurs, rendons hommage aux personnalités politiques ou autres, qui ont lutter pour la dignité de l’Homme Africain, pour rétablir la vérité sur son histoire, pour la promotion du patrimoine historique et culturel de l’Afrique (toutes mes pensées au professeur Cheikh Anta DIOP).

« L’Afro-responsabilité pose aussi la question de ce que nous allons transmettre, ce que nous devons léguer aux générations futures ». À ce propos, l’actualité est éloquente quant à la nécessité d’assurer la paix, le bien être et le développement économique harmonieux pour la postériorité. Pour que les générations à venir n’aient pas à pâlir de colère face aux débordements verbaux de certains sur l’Homme Africain, n’aient à mourir de honte si elles ne sont pas « choisies », qu’elles ne sombrent pas dans « Le ventre de l’Atlantique »1.

1. Fatou DIOME, Le ventre de l’Atlantique, 2003.

Senpartipointcom.

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